DOMAINE GOISOT
Jean-Hugues et Guilhem Goisot
Saint-Bris Le Vineux - Agriculture biodynamique
Bourgogne
Le producteur
C’est en 1986 que Jean-Hugues Goisot prend les rennes du domaine familial, accompagné de Ghislaine. Si le père prenait soin de ses vignes, le vin n’était pourtant pas au niveau de ceux d’aujourd’hui, loin s’en faut. Méconnaissance du travail de la cave et surtout un vignoble marqué par nombre de mauvais choix (pour l’appellation en général) depuis des décennies, autant au niveau des cépages que de l’organisation de la vigne. Très rapidement le jeune couple comprend que pour progresser il va falloir remettre en cause beaucoup de choses, et que c’est l’unique voie pour se réaliser et déterminer si oui ou non, le terroir de Saint-Bris a une identité suffisante pour ne pas se tenir à jamais dans l’ombre de son voisin Chablis. Le travail commence par le remplacement systématique des cépages médiocres ou peu qualitatifs, comme le sacy ou le gamay, par le chardonnay, le fié-gris (variété locale traditionnelle de sauvignon) et le pinot noir. Lors des nouvelles plantations, le choix se portera sur une densité de l’ordre de 10000 pieds à l’hectare, pour un espacement des rangs de 1,28m, afin de garder un maximum de clair sur la végétation tout en augmentant la concurrence entre ceps afin de freiner leur vigueur, les obligeant à chercher plus profondément leur nourriture. Les baies sont plus complexes, les vins plus minéraux. Chaque année amène ses questions, certaines trouvent des réponses, d’autres restent en suspens. Mais la progression est nette : arrivée des vendanges en vert (puis leur abandon, car la vigne mieux contrôlée donne d’elle-même des rendements maitrisés), travail des sols, suppression des produits phytosanitaires, passage en agriculture biologique, puis en agriculture biodynamique. Le but reste toujours le même, travailler en amont afin de conduire des vignes qui seront résistantes, apportant des baies complexes, mures et en quantité choisie.
A la cave, le travail a suivi le même chemin (abandon des levures sélectionnées au profit des levures indigènes, réduction massive du soufre), mais l’on peut dire qu’il fut de moindre ampleur, les Goisot étant convaincus que le vin se fait avant tout à la vigne, que la cave doit être en retrait afin de privilégier au maximum la typicité de chaque vin, son originalité, sa tonalité minérale. Le domaine possède une grande palette de sols, allant du Kimméridgien de l’aire jurassique supérieur, du Protlandien très caillouteux et argilo-limoneux, au crétacé inférieur sur sol d’argile à lumachelles. Les expositions y sont tout aussi variées, ainsi que les cépages (sauvignon, fié-gris, aligoté, chardonnay, pinot-noir). Au final, les Goisot produisent 11 cuvées différentes. Si chacune a sa propre expression, elles s’unissent aussi autour d’un même axe : la minéralité. Le travail méticuleux de Ghislaine et Jean-Hugues a permis cette haute précision, même au niveau du simple aligoté. Ne cherchant pas les surmaturités, ce n’est jamais le fruit qui prend le dessus, et les vins vivent d’une tension terrienne les rendant un peu austères dans leur prime jeunesse. Cela déroute bien évidemment les plus pressés, mais pas ceux qui se plaisent à faire dormir leurs bouteilles dans leur cave. Ils se régaleront d’un Aligoté après deux- trois ans, d’un Corps de Garde après 5-6 ans ou d’une Gondonne après 7-8 ans.
Une chose est sûre, cette pré-vision par les gestes exigeants d’une agriculture en mouvement a affirmé que le terroir de Saint-Bris n’avait rien a craindre de son frère chablisien, au contraire, il pouvait donner le ton au dialogue des différences de proximité, cette belle particularité élective de la Bourgogne!
Bettane & Desseauve 3***:”Jean-Hugues Goisot et son fils Guilhem pratiquent sûrement l’une des viticultures les plus idéalistes du nord de la Bourgogne. La biodynamie est labellisée depuis longtemps, pratiquée avec méthode et réflexion, visant à extraire le plus juste de chaque terroir. Le secteur de Saint-Bris possède le même sous-sol crayeux kimméridgien que Chablis mais avec un climat légèrement différent, ce qui permet au chardonnay, au pinot noir mais aussi au sauvignon de mûrir parfaitement. Toutes les cuvées expriment à la fois une pureté de fruit alliée à une minéralité décoiffante, et les grands millésimes comme 2012 résonnent ici comme nulle part ailleurs. Difficile de ne recommander qu’une seule cuvée, peut-être la petite dernière, la-ronce, issue de plants de pinots fins et qui à l’aveugle s’amuserait beaucoup en Côte de Nuits!.”
Le domaine :
Aligoté : 10.2ha
Chardonnay : 6.5ha
Pinot Noir : 6.5ha
Fié-Gris ou Sauvignon gris : 2ha
Sauvignon : 7ha