LES PETITS RIENS
Val d'Aoste - Agrictulture biolofique
Stefania Galimberti & Fabien Bonnet
Italia
The producer
C’était à Vin-Passions à Bron, avec la présentation de leur premier millésime, 2013. D’abord la beauté, la vibration dégagées par les vignerons, et les yeux attirés par les bouteilles, pleines de poésie, aux étiquettes délicates. Un pas en avant, un verre tendu, on commence à goûter ce qui va devenir pour nous le début d’une histoire. Les vins, l’un après l’autre, avaient l’évidence de l’évidence, l’évidence de l’unité – la main du vigneron ? – et l’évidence de la différence, celle de chaque cuvée. Les premiers mots échangés, simples, discrets, peu nombreux, sont venus éclairer et nourrir la rencontre avec des vins mais aussi de jeunes vignerons dont nous nous sentions tout à coup si proches. En résonance, voilà ce que nous étions !
Il a fallu attendre deux ans pour les rencontrer chez eux, dans le Val d’Aoste, un soir d’été après le travail. De nouveau cette impression de résonance, ce plaisir évident à boire leurs vins, à manger leur cuisine, à discuter, et pas uniquement de vin. Sans doute l’implication de Stefania et Fabien dans leurs vignes, la non séparation des sphères du travail et de la vie «non-professionnelle», intérieure, l’envie de donner corps à un sentiment d’unité de l’existence nous ont-elles touché. Leur appétit de poésie, de beauté, dans les petits riens aussi. Et leurs vins, même s’ils n’en sont qu’au troisième millésime, traduisent si justement ce rapport fusionnel au vivant, aux plantes, aux montagnes du Val d’Aoste que l’on découvre chez eux.
On pourrait dire que l’histoire de ce domaine commence dans le Valais, car c’est chez Marie-Thérèse Chappaz que Stefania et Fabien se rencontrent. C’est là que nait l’envie d’une petit domaine de montagne, qui prendra sa forme en un fermage de 2 hectares et 12 cépages sur les hauteurs d’Aoste. Vignes en jardin, pleines de fleurs, grand potager, arbres fruitiers, une plongée dans la polyculture avec vue sur les sommets. Dans la cave chaque cépage est vinifié séparément, ce qui donne véritablement de petits riens. Un jeu un peu fou, méticuleux, où les petits contenants font réunion. Pas de vinifications trop volontaires (levures indigènes et très peu de soufre), de la douceur, et du temps pour que chacun puisse parler. Au final 7 à 8 cuvées selon les années avec en tout et pour tout entre 150 et 700 bouteilles de chaque. On pourrait se demander si ces micro-vinifications ne sont pas une coquetterie et qu’avec assemblage on pourrait simplifier pour obtenir deux cuvées représentatives du domaine. Mais la dégustation nous donne aussitôt tort. La vérité se cache bien dans les petits riens. Et chaque cuvée a ici son mot à dire. Sans doute l’une vous semblera peut-être trop rustique, ou celle-ci un poil trop légère, voir même en retrait. Ou bien comme nous vous les aimerez toutes ! Et pour continuer les mots d’introduction, cette notion d’évidence que nous avons trouvé dans les vins, on pourrait dire qu’elle tient tout particulièrement à la franchise de leur expression, à la simplicité de leur manière d’être. Cela peut sembler étrange, mais ce n’est pas si fréquent de ressentir cela avec autant de force. Non qu’un Châteauneuf de Jacqueline André, un Muenchberg d’André Ostertag n’aient pas ces qualités, mais sans doute le climat plus fruste des montagnes apporte ici un petit rien qui nous éclaire.
En vous invitant à partir à la rencontre des Petits Riens.